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Homélie de la semaine

Ordinaire - 14 - B

 ORDINAIRE  - 14 -
 
 
Dans la première lecture, on a vu que Dieu envoie Ézékiel vers le peuple d’Israël. Mais cet envoi est assorti d’une sérieuse mise en garde: “Je t’envoie, dit Dieu, vers une nation rebelle qui s’est révoltée contre moi. (...) Les fils d’Israël ont le visage dur, et le coeur obstiné.” La tâche ne sera pas facile. Dieu ajoute même que si le message d’Ézékiel n’est pas reçu, les fils d’Israël sauront au moins qu’il y a un prophète au milieu d’eux. Mais pour cela, encore faut-il qu’Ézékiel accepte la mission que Dieu lui confie. Qu’il accepte de surmonter les obstacles, les refus, les hostilités.
 
Dieu n’est pas un Dieu caché, un Dieu absent. C’est un Dieu qui rejoint l’humanité quelles que soient les circonstances. C’est un Dieu qui marche avec son peuple, même quand le peuple n’arrive plus à le reconnaître. Dieu ne tourne jamais son dos. Au contraire, il rend son coeur accessible à tout moment pour accueillir ceux et celles qui accepteront de se tourner vers lui. Mais il a besoin de prophètes pour se faire reconnaître. Il a besoin de croyants et de croyantes pour transmettre l’invitation.
 
Mais qui donc peut être prophète ? Qui donc peut prêter sa voix à Dieu ? Ézékiel a reçu, nous dit le texte, l’esprit de Dieu. C’est l’Esprit qui au coeur de tout message que Dieu veut communiquer à l’humanité. Cet Esprit est donné à profusion ..... il est donné aux baptisés - confirmés que nous sommes. C’est l’Esprit qui fait des croyants et des croyantes des prophètes pour notre temps. C’est l’Esprit et c’est beaucoup l’amour qui fait tout cela...
 
Un prophète, c’est quoi ? C’est un reflet de Dieu au milieu de notre famille, de notre société, de notre monde. Un reflet de Dieu ! Le prophète est envoyé pour que sa vie, toute sa vie, soit parole de Dieu. Il ou elle n’a pas tellement à se soucier de trouver les paroles, des mots à dire: son souci, c’est de vivre le message d’amour, de miséricorde, de compassion, de solidarité, de respect que Dieu veut communiquer. Ça, c’est plus important que tout le reste.
 
C’est dans ce sens que Jésus a été reconnu comme un prophète. Il était la parole de Dieu parmi nous. Par sa vie, son exemple, ses intérêts, ses préférences, son enseignement,  il disait Dieu, il montrait Dieu, il était Dieu. Mais même s’il était Dieu, il a essuyé des échecs, il a subi des humiliations, il a rencontré le refus et la discrimination. C’est ce que l’Évangile d’aujourd’hui nous rappelle. 
 
Cet épisode de l’Évangile de Marc est d’une actualité déconcertante ! Jésus est dans le village où il a été élevé. Il retrouve dans la synagogue de Nazareth ses amis d’enfance, ses frères et soeurs, ses voisins. Et chose troublante, ce rapport intime que Jésus partage avec l’assemblée provoque son rejet. Ce qu’il a découvert dans sa prière, dans sa relation avec le Père, depuis son départ de Nazareth, il aimerait tant le partager avec ses proches. Mais voilà, on ne veut pas lui donner crédit pour ce qu’il dit. Un enfant du village comme lui, ne peut pas parler au nom du Dieu.... il ne peut pas être vrai et annoncer la miséricorde du Père céleste. 
 
Alors saint Marc nous dit deux choses qui paraissent contradictoires. “Et là il ne pouvait accomplir aucun miracle...” Et il ajoute: “il guérit seulement quelques malades en leur imposant les mains.” C’est étrange ! Quand Jésus ne voit pas de foi chez ses interlocuteurs, s’il fait une guérison, ce n’est pas un miracle. Parce qu’un miracle, ça parle de Dieu, ça dit qui est Dieu. Ici, son geste n’est qu’une guérison. Mais c’est tout de même un geste qui demeure, qui imprime une marque qui restera présente pour le jour probable où la personne guérie reconnaîtra avoir été visitée par Dieu, ce jour-là. Ça se passe souvent comme ça les miracles, les visites de Dieu dans nos vies....
 
Je disais que c’est un texte d’actualité. Les découvertes de plus en plus nombreuses de sépultures d’enfants des pensionnats autochtones nous ramènent à notre histoire. Et les manchettes attisent l’animosité de la population à l’endroit de ce qui est religieux, et surtout catholique. Je ne sais pas comment vous vivez cela, mais moi, je sens beaucoup d’hostilité, de méfiance, de déception dirigés contre l’Église. Dans ce contexte, comment être prophètes ? Comment être reflets de Dieu, parole de Dieu pour notre société ? 
 
Les fils d’Israël, au temps d’Ézékiel, avaient perdu confiance en Dieu dans leur terre d’exil. Au temps de Jésus, ses proches, sa famille n’ont pas su voir et accepter le prophète que Jésus était devenu pour son peuple. 
 
Aujourd’hui, peu de gens veulent encore donner de la crédibilité à l’Église et aux croyants. Alors que faire ? La Parole de Dieu, aujourd’hui nous invite à relever la tête et à accueillir la vie que l’Esprit Saint nous insuffle. Dans les temps les plus sombres de nos vies, comme dans les temps les plus difficiles de l’Église, l’Esprit nous invite à la confiance. Relever la tête et redoubler d’efforts pour refléter l’amour de Dieu.... redoubler d’efforts pour inviter à la réconciliation, au pardon, à l’humilité. La dernière chose à faire serait de nous réfugier dans un trou noir. La vie du Christ ressuscité a déjà vaincu les ténèbres. Il nous appelle aujourd’hui à rayonner de sa sympathie, de sa compassion pour ces peuples blessés et trahis. C’est ça être prophète.... ne jamais désespérer de Dieu !
 
Puissions-nous trouver en nos coeurs force et courage pour vivre en prophètes. Puissions-nous devenir les agents de Dieu  guérisseurs; guérisseurs de confiances trahies... guérisseurs de fautes et de mensonges proférés... guérisseurs de d’indifférences et d’abandons mortifères...
 
 
Yves